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                                                                             BALLONNEMENT ABDOMINAL

 

 

A) flore microbienne digestive

 

Le tube digestif (TB) héberge des micro-organismes (mc) dans tous les compartiments qui le composent, et ceux-ci représentent environ dix fois plus de cellules que n’en contient le corps humain. Le tube digestif humain renferme jusqu’à 10 puissance 14 mc (100 milliards). Les méthodes d’analyse moléculaires ont permis d’estimer à près d’un millier le nombre d’espèces composant le microbiote d’un individu adulte. Le microbiote humain est spécifique de l’hôte : si on examine le microbiote de 10 personnes différentes, on ne trouvera qu’une seule espèce commune. Près de 80 % des espèces dominantes observées dans le microbiote fécal d’un individu lui sont propres. La connaissance de la flore a permis de constater 3 types de flore :

 

  1. - Dominante anaérobie stricte: bacteroides (G-), eubacterium, bifidobacterium, clostridium (G+), peptostreptococcus, (cocci G+), ruminococcus, fusobacterium, clostridium, lactobaciullus, streptococcus ….. Environ 100 espèces dominantes dans la flore fécale de l’homme sain : Flore endogène résidente ou autochtone,

  2. - Sous-dominante: aéro-anaérobies: enterobacteriaceae (surtout E. coli), streptococcus, enterococcus, lactobacillus. Une multiplication exagérée de cette flore, appelée pullulation microbienne, peut être à l’origine d’effets pathogènes,

  3. - En transit ou allochtone: Elle ne s’implante au sein du tube digestif que dans des circonstances pathologiques. Très polymorphe, elle est représentée par : Citrobacter, proteus, enterobacter, pseudomonas, staphylocoques, levures surtout du genre Candida. Ces espèces proviennent de l’alimentation.

 

La colonisation est la conséquence d’interactions complexes : bactérie-hôte et bactérie-bactérie.

Chaque individu héberge une diversité d’espèces qui lui est propre et qui à l’âge adulte, est stable dans le temps

La flore s’acquiert pendant les 2 premières années de la vie. La capacité d’une espèce à coloniser durablement l’écosystème colique dépend d’interactions complexes hôte-bactérie, en partie génétiques, et bactérie-bactérie. Les facteurs intervenants dès la naissance et, notamment, les conditions d’environnement et d’hygiène, suscitent beaucoup d’intérêt du fait des modifications récentes observées dans la colonisation intestinale du bébé et de leurs liens possibles avec l’explosion de la pathologie allergique dans nos pays.

 

 

Les principales sources de carbone et d’énergie de cette microflore sont représentées par les glucides et les protéines non digérées dans la partie supérieure du tube digestif. Environ 10 % de l’amidon consommé échappent à la digestion dans l’intestin grêle

 

B) Ballonnement abdominal

 

Les gaz intestinaux se composent essentiellement de :

gaz carbonique (CO2),

hydrogène (H2),

azote (N2),

méthane,

de l’hydrogène sulfureux,

méthanédiol…

 

En permanence, le tube digestif contient 200 à 300 ml de gaz distribué essentiellement dans le colon. Le volume de gaz émis à l’anus varie chez les sujets dans des proportions importantes selon l’alimentation, de 100 à 4.200 ml par jour (N2 H2 CO2 méthane…)

 

La source des gaz intestinaux est la conséquence de :

 

  • l’air dégluti, 2 à 3 ml par déglutition : 2 à 4 l /jour : N2, O2, CO2,

 

  • la diffusion de certains gaz sanguins vers la lumière digestive (azote, gaz carbonique, méthane…),

 

  • de la fermentation des glucides et des protéines dans la lumière du colon:

CO2 fermentation colique des glucides et des protides,

H2 métabolisme des glucides par les bactéries colique,

Méthane métabolisme des glucides,

 

Origine du ballonnement

Le ballonnement abdominal est la conséquence soit

d’une perturbation du transit des gaz intestinaux,

d’une augmentation de la production de gaz dans l’intestin,

d’une hypersensibilité viscérale aux gaz,

d’un dysfonctionnement des muscles de la sangle abdominale,

d’une réaction immunitaire retardée à certains antigènes alimentaires

 

 

Perturbation du transit des gaz intestinaux

La rétention gazeuse est facilitée par l’ingestion des lipides (matières grasses) et les spasmes intestinaux qui ralentissent leur élimination

 

 

Hypersensibilité viscérale aux gaz

C’est le cas des personnes ballonnées à ventre plat. C’est parfois le cas des femmes qui souffrent d’un ballonnement majoré durant le cycle menstruel, période pendant laquelle la sensibilité rectale est plus grande du fait de la libération des prostaglandines.

Ces personnes ont un volume normal de gaz intestinaux, mais souffrent d’une hypersensibilité de la paroi digestive entraînant une intolérance au volume normal des gaz. De même les gens se plaignant d’une augmentation de l’évacuation gazeuse par voie rectale ont soit une production excessive, soit une intolérance aux gaz du colon.

 

Augmentation de la production de gaz dans l’intestin

Ces personnes ont soit:

- une malabsorption des sucres comme le fructose et le sorbitol qui faciliterait la production gazeuse. On les trouve dans les gâteaux, les bonbons, les jus de fruit, chewing-gums, produits diététiques sans sucres…La source principale des hydrates de carbone qui représentent 40 à 50 % de l’apport calorique quotidien est l’amidon...

- soit une consommation excessive de boissons gazeuses,

- soit une consommation d’aliments aérés tel le pain de mie, la meringue...

- soit une augmentation de la déglutition d’air (chewing-gums),

- une modification de la flore intestinale qui peut provoquer la production excessive de gaz, c’est le cas de l’apparition de troubles digestifs après un traitement par antibiotique.

 

Dysfonctionnement des muscles de la sangle abdominale

C’est la  contraction du diaphragme et la relaxation inappropriée des muscles de la sangle d’où la protrusion  antérieure de l’abdomen. La relaxation insuffisante du diaphragme entraîne une sensation d’hyperpression abdominale (la coordination est la conséquence d’un réflexe viscéro-somatique qui assure la répartition harmonieuse des gaz). Ces anomalies peuvent se voir chez les patients qui décrivent un ballonnement abdominal brutal au décours du repas.

 

Intolérance alimentaire

 

L'allergie alimentaire est l’ensemble des manifestations cliniques qui surviennent lors de l’ingestion d’un aliment et qui sont déclenchées par une réaction immuno allergique dirigée contre l’allergène alimentaire. Elle est le plus souvent IgE dépendante et rarement non Ig E dépendante, donc des réactions immunitaires à IgG ou IgM. Les aliments qui sont souvent associés à la présence IgG: champignons, lait, œufs, farine, pois et amandes.

Les principaux aliments responsables de l’allergie alimentaire chez l’adulte : pomme, noisette, céleri, Å“uf, avocat, sésame, arachide, banane. Chez l’enfant : blé, arachide, protéine du lait de vache, poisson, soja et blanc d’oeuf

 

Certains aliments ont une allergie croisée : Kiwi, latex, châtaigne et avocat. Il existe des homologies entre l’allergène majeur du pollen de bouleau et l’allergène de la pomme et du céleri. 50 à 70 % des malades allergiques au pollen du bouleau sont sensibilisés aux fruits et aux légumes de la famille des rosacées : pomme, poire, pêche, prune, cerise, abricot, et bétulacées (noisettes).

 Il est important de distinguer :

- les allergies alimentaires vraies,

- les réactions de toxicité alimentaire (amanite phalloïde)

- les pseudo-allergies alimentaires par ingestion d’aliments riches en histamines

-  les troubles liès à un déficit enzymatiques (intolérance à certains sucres)

 

Le mûrissement d'un fruit et la congélation augmentent l'allergénicité. le chauffage peut l'atténuer. L'alcool et l'aspirine augmente l'allergénicité par augmentation de la perméabilité de la muqueuse.

 

Les aliments riches en histamines: poissons en conserve, fromage, alcool, choucroute, produits fermentés, thon, hareng, saucissons,

Les aliments qui facilitent la libération de l'histamine par le mastocytes intestinaux: poissons, fraises, crustacés, tomates, blanc d’œuf, chocolats, ananas....les sulphites,

Les aliments riches en tyramine :

levure de bière,  gruyère, vin blanc, chocolat, poissons fumés, saucisses,...

 

 

C)  Que faire devant un ballonnement abdominal ? DES CONSEILS, PAS DE CONSENSUS

- Mener une vie calme,

- Bien répartir les repas dans la journée,

- Mastiquer et déjeuner lentement, au calme,

- Consommer avec modération les excitants (café, thé et alcool),

- Pratiquer une activité physique raisonnable dont l’objectif prioritaire sera de muscler 

  la sangle abdominale (gymnastique, natation, marche à pied).

- un repas de protéines se digère en milieu acide, d’où l’adjonction d’un verre de jus d’orange ou de vin

- les fruits doivent être consommés en dehors des repas et à distance d'un repas riche en gras

- la boisson chaude en fin de repas, retarde la digestion car elle dilue les sucs digestifs

- Un apport accru de matières grasses augmente la sensibilité viscérale et diminue le transit des gaz

- utiliser le régime FODMAP pendant 4 semaines ensuite réintroduire progressivement les aliments évités afin de déterminer celui qui est dérangeant

- Eliminer une malabsorption des glucides responsable d’une augmentation de leur fermentation par les bactéries du colon (la moitié de la population française perd avec l’âge une partie de l’activité de l’enzyme intestinale : la lactase nécessaire à la digestion dans l’intestin grêle du lactose (le sucre du lait). D’autres glucides ont une absorption limitée dans l’intestin grêle de l’homme : le fructose contenu dans les fruits, le miel et les sucres alcool et dans les produits dits sans sucre.

 

- Réduction :

 a) majeure des aliments à capacité élevée de fermentation : haricots blancs, chou-fleur, topinambour, lentilles, oignons, échalotes, frites, asperges, brocolis, fruits secs, produits laitiers, poireaux, céleris, artichauts, salsifis, radis, pommes non cuites, châtaignes, ail, choux de bruxelle, carottes, raisin sec, pruneaux, banane jaunes, abricots, germe de blé, la soupe riche en pomme de terre, boissons gazeuses, (bière, cidre, jus de fruits, sodas, eau),

b) modérée des aliments à capacité intermédiaire : pomme de terre, aubergine, agrumes, pommes, pâtisseries, pain,

c) modérée des aliments à capacité faible : viande, volaille, poisson, Å“uf, laitue, tomate, avocat, cerise, raisin, riz, maïs, pop corn, noisettes, chocolats,

                                                    

Les FODMAPs

 

Les FODMAP (Fermentable Oligo (fructanes, galactanes) Disaccharides (lactose: lait) and Monosaccharide (glucose, fructose) and Polyols (sorbitol, mannitol....),

 

Fructoses, polyols:

- A éliminer: pastèque, pommes, poires, cerises, abricots, pêches, nectarines, prunes, figues, kakis, mangues, miel et melons (monosaccharides).

- A autoriser: citrons, mandarines, oranges, pamplemousse, fruits de la passion, ananas, papaye, myrtille, bananes, framboises, fraises, raisins, kiwis, kumquat, lime, fruits de la passion, papaye, ananas, rhubarbe,

 

légumes:

- A éliminer:   asperges, topinambour, betterave, légumes secs, poireaux, ails, oignons, échalotes, artichauts, chou-fleur, champignon, brocolis, fenouil,

- A autoriser: concombres, tomates, maîs, carottes, céleri, ciboulette, courgettes, aubergines, haricots verts, laitues, citrouilles, pomme de terre rutabaga, pousses de bambou, laitue, courges, ignames,

 

Céréales:

- A autoriser: riz, du gruau, avoine, quinoa, riz, tapioca, tortillas de maïs,

- A éliminer : blé, orge, seigle, oignons, poireaux, ail, échalote, artichaut, betterave, fenouil, petit pois, chicorée, pistache, noix de cajou, lentilles, pois chiche,

 

Protéines:

- A autoriser: bœuf, poulet, thon en conserve, œufs, blancs d'œuf, poisson, agneau, porc, crustacés, dinde, charcuterie (aliments préparés sans FODMAP ajoutés), noix, de cajou ou non (pistaches), les beurres de noix, les graines,

 

Lait, fromages frais non affinés:

- A autoriser: produits laitiers (sans lactose) en petites quantités, yaourts sans lactose, fromages crémeux, fromages à pâte molle, fromages à pâte dure (cheddar, colby, parmesan, suisse), mozzarella, sorbet, lait d'amande, lait de riz, glace riz au lait-cream,

 

Boissons

- A privilégier: eau, café, thé, jus de fruits ou de légumes pauvres en FODMAP (un demi-verre de temps en temps)

 

 

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